Salon, Le 42e Mido, testé et revu
Par Isabelle Boin-Serveau
À l’intérieur de six pavillons distincts, quelque mille exposants ont répondu présents à l’invitation du Mido. Quarante pays issus des cinq continents ont pu bénéficier de la première vitrine européenne dans le domaine. Car le salon milanais est un moment incontournable pour tous les acteurs de l’optique; que la conjoncture économique soit peu reluisante ou non, le Mido détient l’art de ravir ses visiteurs.
Néanmoins, depuis un certain nombre d’éditions, les dirigeants du prestigieux salon international italien tentent de trouver une recette satisfaisante pour attirer davantage de visiteurs. Après être passé de 4 à 3 jours, du mois de mai à la mi-mars, et alors que le salon vient à peine de fermer ses portes, son président, Cirillo Marcolin annonçait que le prochain salon (version 2013) se tiendrait plutôt au début du mois de mars et que les journées de samedi, dimanche et lundi seraient privilégiées à la place des journées de dimanche, lundi et mardi, inaugurées durant la dernière édition 2012.
De fait, l’objectif du Mido 2012 était de permettre aux opticiens de ne pas déserter leur bureau le samedi, journée traditionnelle de magasinage. Malgré un achalandage satisfaisant cette année, environ 42 000 personnes (achalandage identique à celui de 2011), les visiteurs italiens ont été moins nombreux que d’habitude et la journée du mardi ne s’est pas soldée par le nombre escompté d’entrées. Pourtant, ils étaient tous là! Tous les grands acteurs du domaine de l’optique!
Sur un air de tendances
La tenue du salon en début d’année donne toujours une bonne idée des tendances de la mode qui se concrétiseront à l’automne… au Silmo. Cette année, le vintage persiste, mais il s’assume avec des variantes qui font appel à la diversité des matières.
Par exemple, en termes de matières, les fabricants ont mis leurs départements R&D sous pression. Silhouette donne du volume à ses branches, y imprime des motifs inspirés et y ajoute un manchon de titane qui flamboie comme de l’or! Chez le célèbre manufacturier d’acétate Mazzucchelli, on joue avec le bioplastique et dans l’empreinte écologiquement responsable.
Et puisque la nouvelle tendance surfera sur la fantaisie et l’ornementation débridées… on verra ainsi poindre des rivets et du denim sur les montures Diesel, témoins ostensibles de son ADN jeans. Les chanceux visiteurs du Mido ont aussi pu constater l’esprit particulièrement inventif de certains créateurs : les vieux stocks d’acétate que Dieter Funk utilise pour sa marque Sashee Schuster, le cuir des montures signées par Lucas de Staël, les lunettes en bois de Rolf ou encore le rouge pimpant et les ajouts woodstockiens de Vynil Factory, les rondeurs ultra design que Ron Arad a osées sur les montures PQ Eyewear, etc.
Enfin, si l’on en croit ce qui s’est exposé au Mido, le tortoise ne se déclinera plus en caramel et brun, mais plutôt en vert, bleu ou rouge… et le tigré félin éclipsera petit à petit les pigmentations tortuesques.
Des artistes sous les regards
À Milan, l’art se vit au quotidien. C’est pourquoi le Mido a innové cette année en organisant avec le groupe Dialoga Arte un événement artistique intitulé Visionaria.
Pendant les trois jours du salon, les artistes lombards tels que Gian Piero Gasparini, Andy, Willow, Leonardo Giacomo Borgese, ont pu réaliser entièrement leur œuvre d’art en direct. Disséminés dans les différents espaces de l’exposition, les créateurs ont livré une performance unique placée sous le thème de la vue et de la vision.
Et pour ajouter un peu de piment à cette saveur artistique, les visiteurs étaient invités à influencer le cours de la création en suggérant des modifications à l’œuvre « en action ». On peut apprécier les résultats des prestations artistiques à l’adresse Internet www.dialogaarte.com/eng/events13.html.