Par Barbara Pelletier, O.D.
Une alimentation haute en fibres alimentaires et à indice glycémique moyen ou faible serait bénéfique pour prévenir l’incidence de la DMLA. En effet, l’étude Blue Mountains Eye Study, réalisée en Australie sur une période de 10 ans, a révélé une hausse significative de débuts de DMLA chez les sujets consommant une diète à indice glycémique plus élévé par rapport aux sujets dont l’alimentation en comportait moins. Selon la même étude, les fibres alimentaires, en particulier celles contenues dans l’avoine, pourraient avoir un rôle protecteur contre le commencement d’une DMLA. [1] De plus, à long terme, la surconsommation d’aliments à indice glycémique élevé augmente aussi les risques de diabète et de maladies cardiovasculaires.
Mais qu’est donc l’indice glycémique? C’est un critère de classification de la qualité des glucides contenus dans les aliments. Il permet de comparer le pouvoir glycémiant des aliments en quantifiant la hausse du niveau de glucose sanguin produite par un aliment spécifique par rapport à un aliment de référence, qui est généralement le glucose ou le pain blanc, dont l’indice glycémique est de 100. Les aliments dont l’indice glycémique est de moins de 35 sont considérés comme ayant un indice glycémique faible. La grande majorité des fruits frais, des légumes verts, des légumineuses et des céréales en grains entiers ont un indice glycémique faible. Les aliments dont l’indice glycémique se situe entre 35 et 50 ont un indice glycémique moyen. Parmi ceux-ci, on retrouve les produits à base de céréales complètes à 100 %, les bananes, les abricots secs, les figues sèches et les pommes de terres cuites à la vapeur. Les aliments ayant un indice glycémique de plus de 50, tels que le pain blanc, le riz blanc, les pommes de terre, les confiseries, les dattes, les barres chocolatées et les carottes cuites, sont considérés comme ayant un indice glycémique élevé. Il est à noter que l’indice glycémique d’un aliment peut varier. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer cette mesure. Par exemple, le blé : plus celui-ci est moulu finement, plus l’indice glycémique sera élevé. La farine raffinée a un indice glycémique plus élevé que la farine entière; les pâtes faites de semoule, moulue plus grossièrement, ont aussi un indice glycémique plus bas.
L’indice glycémique ne tient pas compte de la quantité de glucide ingéré lorsque l’on mange une portion moyenne d’un aliment donné. À titre d’exemple, le melon d’eau dont l’indice glycémique est de 75 (élevé) ne contient en fait que très peu de sucre. Une portion habituelle de melon d’eau ne provoquera pas de forte augmentation de la glycémie.
La charge glycémique apporte un complément d’information à l’indice glycémique. Elle tient compte de l’indice glycémique et de la quantité de glucides d’une portion normale de l’aliment. Elle tient aussi compte du fait que les fibres alimentaires d’un aliment ou d’un autre aliment consommé en même temps ont un effet antiglycémiant. La charge glycémique peut être nulle, faible (10 ou moins), modérée (11 à 19) ou forte (20 et plus).
La qualité des glucides ingérés a une influence non seulement sur la santé en général, mais aussi sur la santé oculaire. Les aliments à teneur élevée en fibres tendent à avoir un indice glycémique faible; ils s’avèrent donc bénéfiques pour la santé oculaire et sont à préconiser. Par contre, les aliments à haute teneur en sucres ou farines raffinées sont à éviter ou éliminer. Instruire nos patients sur ces faits les aidera à améliorer leur alimentation et par le fait même leur santé oculaire. Nos patients comptent sur nous pour les éduquer en termes de prévention, comme nous le faisons déjà à propos des effets dommageables des rayons du soleil.
[1]KAUSHIK, S. et al. « Dietary Glycemic index and the Risk of Age-Related Macular Degeneration », The American Journal of Clinical Nutrition, vol. 88, Octobre 2008, no. 4, p. 1104-1110