Après avoir contribué à un grand nombre de missions humanitaires par le financement d’organismes, la fourniture de verres et d’équipement ou par le volontariat de ses employés, Essilor Canada en a organisée une à son tour. L’organisatrice et chef de mission, Louise Tanguay et son équipe ont visité Debouchette, en Haïti, du 7 au 14 mars 2015. Elle nous parle de cette expérience.
Qu’est-ce qui a amené Essilor à réaliser cette première mission?
Nous avons été contactés par la maison suisse de création de parfums et d’arômes, Firmenich, qui achète de l’huile de vétiver en Haïti depuis 30 ans par l’entremise de son fournisseur Agri-Supply Co S.A., classé numéro un au niveau des entreprises exportatrices d’Haïti en 2014. Ces deux compagnies se sont engagées depuis 2010 dans le développement durable, grâce à un partenariat soutenant la communauté de Debouchette. D’ailleurs, elles nous ont été d’une aide inestimable, prenant en charge tout ce qui concernait la logistique et la sécurité. Firmenich, associée aussi avec une autre compagnie locale de téléphonie mobile, Digicel, a fait construire une école de 9 classes pour les jeunes de 6 à 15 ans. Elles désiraient maintenant procurer, particulièrement aux enfants de la communauté, la meilleure santé visuelle possible, ce qui correspond parfaitement à la mission d’Essilor : améliorer la vision pour améliorer la vie.
En quoi consistait votre mission ?
Nous avons fait du dépistage visuel dans une école comptant 600 enfants et leurs professeurs, dans la région sud-ouest d’Haïti, Les Cayes. Selon le résultat du dépistage, nous poursuivions avec des examens de la vue.
Nous avons eu le grand plaisir de pouvoir offrir aux enfants un équipement neuf, réalisé à leur prescription et, à leur grand étonnement… le choix d’une monture. Nos fournisseurs, Perfect Optical, WestGroupe, Lanctôt ainsi que Essilor Vision Foundation USA ont fait preuve d’une grande générosité en nous fournissant une panoplie de montures qui répondaient aux critères que nous avions établis.
Essilor a offert aux enfants de Debouchette des verres sécuritaires, transparents et résistants, avec antireflet et protection UV, au même titre que les verres utilisés avec nos partenaires des programmes de la Fondation des maladies de l’oeil, du Club Lions et des Olympiques spéciaux.
Quel genre d’équipe faut-il mettre en place pour ce type de mission?
J’ai réuni cinq intervenants dont deux Haïtiens : le Dr Carl Dumas, résident en ophtalmologie de l’Université de Port-au-Prince et Thania Jeune, réfractionniste, grâce à la collaboration du doyen de la faculté de médecine le Dr Jean-Claude Cadet, qui nous a permis de vivre l’expérience de l’implication directe de la communauté haïtienne, prenant tout le sens du développement durable dans ce projet. Je leur suis des plus reconnaissantes.
La Dre MengMeng Xu, optométriste diplômée depuis cinq ans de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal, qui pratique en bureau à Boston et qui enseigne aussi au New England College of Optometry et Darquise Tardif, opticienne et professeure en orthèses visuelles au Cégep Garneau, toutes deux expérimentées en matière d’actions humanitaires, furent un atout majeur dans la réussite de la mission.
Finalement, sur place, j’ai également mis à contribution ma propre formation d’opticienne, aussi très utile dans les étapes de préparation de la mission.
Je tiens à souligner l’appui de la direction d’Essilor : Marc Tersigni et Pierre Bertrand, de mes collègues, et plus particulièrement de Margot Lesueur pour son dévouement. D’autre part, je remercie le Dr Luigi Bilotto MSc, OD, oeuvrant depuis plusieurs années dans le milieu d’organisations humanitaires ainsi que le Dr Jean-Marie Hanssens OD, PhD, et directeur de la Clinique de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal pour leur apport particulier, disponibilité et générosité. Merci également à Pétain Savreda de Terre Sans Frontières qui m’a prêté de l’équipement Innova et prodigué maints encouragements.
Quels ont été, pour vous, les plus grands défis? Les meilleurs moments?
Mon premier défi a été le très court délai pour la préparation… quelques semaines! Le mois de février le plus chaud et le plus rapidement écoulé que j’ai connu. Le transport de l’équipement, des montures et de tout ce qui est essentiel à la mission s’est avéré un exercice très complexe. Il faut aussi penser à la sécurité et à la santé des participants. Il ne faut pas oublier que l’eau potable est aussi une denrée rare en Haïti, et l’électricité souvent occasionnelle.
Quand aux bons moments, ils sont nombreux et aucun n’est plus émouvant que le contact avec ces enfants sages et réservés et cette communauté.
La complicité qui s’est développée entre les membres de l’équipe, ainsi que la collaboration de tous et chacun qui se sont donnés sans compter, ont fait de cette expérience un moment privilégié de ma vie.